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- Dans les années '60, un système CTTS (Compatible Time Sharing
System) a vu le jour afin d'exploiter les rares et coûteuses ressources
informatiques. En 1965, le développement d'un système Multics (MULTiplexed
Information and Computing Service) basé sur CTTS et destiné à fournir
par réseau un ensemble très vaste d'applications -y compris domotiques,
s'arrête devant l'ampleur de la tâche. En 1969, Ken Thompson et Dennis
Ritchie demandent aux Bell Laboratories (AT&T, une entreprise monopolistique
de l'Etat américain) que leur équipe ne soit pas dissoute. Ils disposent
d'un PDP-7 de DEC avec 4 Ko de RAM et, s'adaptant à la maigreur des
ressources, ils développent un système d'exploitation (Operating
System) pour mini-ordinateurs afin de fournir aux opérateurs Bell
un environnement multi-tâche et multi-utilisateur auquel ils ont goûté
avec Multics. L'objectif central est le partage de ressources informatiques
onéreuses. Au départ, le langage utilisé est l'assembler.
Puis, le BCPL developpé en 1967 par Martin Richards fait place au
langage B créé par K. Thompson.
- En 1970, Kernighan suggère le nom Unics, par opposition à Multics.
Le langage B se transforme en C et, Unics (UNIplexed Information
and Computing Service) se transforme en UNIX.
- De 1972 à 1973, une nouvelle version d'UNIX est traduite
en langage C, inventé par D. Ritchie. En principe, le système est
portable. AT&T réalise qu'UNIX peut devenir un outil de
production.
- En 1974, K. Thompson part enseigner à Berkeley. Bill Joy, un étudiant,
s'intéresse aux travaux de son professeur. Il inventera un autre UNIX,
le système BSD (Berkeley Software Development). La version
4 d'UNIX est offerte à l'Université de Berkeley (CA). Une
divergence s'installe entre l'UNIX d'AT&T et le système
BSD, mais le succès d'UNIX devient rapidement extraordinaire.
- Alors que le protocole TCP/IP (Transmission Control Protocol/Internet
Protocol) est développé, K. Thompson et D. Ritchie réécrivent une
version portable d'UNIX entre 1977 et 1979.
- En 1980, les premières licences d'UNIX System V sont délivrées
aux constructeurs. IBM lance son PC 5150.
- En 1984, les fabricants informatiques ayant adopté UNIX créent
``X/Open'' pour arriver à une normalisation. Le Massachussets
Institute of Technology (MIT) développe le système de multi-fenêtrage
graphique X-Window indépendant d'UNIX. L'idée d'une exploitation
libre des logiciels sous une forme structurée naît et la Free
Software Foundation (FSF) est créée sous l'impulsion de Richard Stallman.
- En 1987, AT&T (propriétaire d'UNIX) et le fabricant américain
de stations de travail Sun utilisant BSD concluent une alliance.
- La même année, dans le cadre d'un projet universitaire Andy Tanenbaum
crée un clône d'UNIX -nommé MINIX- fonctionnant
sur PC et dont le but est pédagogique. Les périphériques pris en charge
sont trop peu nombreux pour que MINIX passe dans le monde
professionnel.
- En 1988, l'OSF (Open Software Foundation) regroupant DEC, HP,
IBM, etc. normalise UNIX en OSF1. UNIX International
regroupant AT&T, Sun et autres propose UNIX System V.
- En 1991, Linus Torvalds, étudiant à l'Université d'Helsinki, souhaite
utiliser un OS non-propriétaire pour son PC équipé d'un processeur
80386. Il s'inspire de MINIX et écrit un premier code en
assembler. De là, naissent des discussions sur l'internet via
comp.os.minix. Le 5 octobre 1991, une première version officielle
0.02 est annoncée, puis la 0.03 et directement, la version 0.10. Le
code est transposé en langage C. Le noyau LINUX (LINUs uniX)
ne comprend pas de code d'UNIX commercial.
- Trente ans après la création d'UNIX, K. Thompson et D. Ritchie
sont décorés par le Président américain B. Clinton. Vers le début
2000, grâce au développement de LINUX et des programmes GNU,
le public et le marché redécouvrent la supériorité technique d'UNIX.
Le noyau et les programmes sont sous la licence GPL (General
Public Licence) ce qui permet d'avoir un noyau UNIX totalement
libre. [Il est utile de souligner la différence entre logiciels libres et
logiciels ``Open Source''. Un logiciel est libre si ses utilisateurs
peuvent disposer des codes sources, ce qui signifie que les codes
sont transformables. Les logiciels ``Open Source'' peuvent être
diffusés librement (et éventuellement gratuitement) mais leur code
source n'est accessible qu'à certaines conditions, voire inaccessible]. La plupart des programmes sont conçus dans le cadre du projet GNU
de la FSF (GNU is Not Unix est un acronyme récursif). LINUX
est désormais un vrai système 32 ou 64 bits, multi-tâches, multi-utilisateurs,
réseau et complet. Il supporte de nombreuses architectures (Alpha,
Compaq, Digital, PC, PPC, SPARC, etc.). Il effectue tout ce qu'on
peut attendre d'un ordinateur moderne en travaillant en réseau, en
grappes [pour le calcul en parallèle dit HPC (pour High Performance
Computing) et pour l'augmentation de disponibilité de services, c'est-à-dire
HA (High Availability)]. Par ailleurs, LINUX supporte
la gestion de super-ordinateurs dotés de plusieurs centaines voire
milliers de processeurs fonctionnant en symmetric multiple
processing. Par exemple, au Lawrence Livermore National Laboratory
(USA), en 2002, Linux-Xeon sur un super-ordinateur de 2304 processeurs
fonctionnant à 2,4 GHz parvient à réaliser ~5,7 GFlops
(5,7 milliards d'opérations en virgule flottante par seconde) et 11
GFlops en crête.
Pour le particulier, les entreprises ou les administrations, il transforme
un simple PC en une station de travail en réseau. A titre d'exemples,
il s'acquitte de travaux de bureautique classique, de bureautique
assistée (LYX basé sur LATEX, TEXMacs), de présentations,
de calculs par tableurs (OpenOffice), de mise en graphique rapide
par GNU-plot ou MathPlot, de calculs symboliques (Maxima/Xmaxima,
Scilab), de comptabilité (GNUCash), de programmation (C, C++, Fortran,
Java, Perl, Ada, Objective, TCL/TK, GTK, etc), de multimedia (lecture/gravure
de films, photoscope, DVD, CD, MP3, Ogg, webcam, scanner -pour autant
que ces matériels soient reconnus. [Quatre remarques: (i) le noyau LINUX évolue sans cesse en
intégrant de nouveaux pilotes pour périphériques (les développeurs
doivent être salués au passage), (ii) les constructeurs appréhendent
de mieux en mieux la progression de LINUX et s'emploient
à développer des pilotes, (iii) ce n'est pas parce que la publicité
d'un produit ne le mentionne pas explicitement que ce dernier est
d'office incompatible avec LINUX (certains fabricants sont
moins rapides que d'autres). (iv) Il est judicieux de consulter les
sites suivants pour s'assurer de la compatibilité ou d'envoyer un
courriel à un fabricant, trop heureux de pouvoir vous vendre du matériel
compatible. Sites: http://fr.tldp.org/HOWTO/lecture/Hardware-HOWTO.html;
http://www.linuxhardware.org]. LINUX permet d'utiliser les messageries (courriels et
échanges en temps réel, IRQ et ICQ), divers outils web -navigateurs,
composeurs HTML, PHP. Il gère des bases de données comme Oracle, PostgreSQL
et MySQL. Dans une entreprise, une école ou un Ministère, il sert
de serveur de messagerie, de services internet, etc. Il fait tourner
des programmes natifs de MS-Windows (win4lin, WineX, etc) et présente
de remarquables et puissants outils d'administration locale, d'administration
réseau, etc. LINUX est très largement utilisé comme routeur
et comme serveur en raison de sa remarquable stabilité avec des programmes
fameux comme Apache, Postfix, etc.
Au fil du temps, deux organismes de normalisation ont émergés pour
définir une norme internationale:
- le groupe X/Open (1984) a pour but d'améliorer l'environnement du
système, de donner un guide de portabilité pour les concepteurs d'application
et de produire des utilitaires nouveaux,
- le groupe POSIX (Portable Open System Interface eXchange) fait
partie de l'IEEE (Institute of Electrical and Electronic Engineers)
et est constituté de sous-groupes rédigeant des guides, langages et
extentions pour UNIX.
Les travaux du groupe POSIX l'ont emporté. Il est important de noter
que les administrations exigent la norme POSIX à laquelle LINUX
répond.
A côté des organismes travaillant sur les normes, des groupes d'utilisateurs
constituent des fora UNIX, LINUX ou BSD. Ce dernier
OS n'existe pas sous forme de distributions mais est accessible seulement
par téléchargement (FreeBSD, NetBSD et OpenBSD). Plusieurs associations
francophones ont vu le jour:
- l'AFUU: créée en 1982, cette Association Française des Utilisateurs
UNIX et des systèmes ouverts regroupe des chercheurs, des
informaticiens, des ingénieurs et a pour objectif de promouvoir la
``culture UNIX'' (convention UNIX, séminaires,
conférences, publication de revues, de périodiques, etc.). Elle est
constituée en groupe de travail: groupe Sécurité, groupe Portabilité,
groupe Réseaux...
- l'AFUL: association à but non-lucratif (loi du 1er juillet 1901).
L'Association Francophone des utilisateurs de LINUX et des
Logiciels Libres cherche à promouvoir les logiciels libres, principalement
ceux basés sur la norme POSIX qu'exigent les administrations publiques.
Le fonctionnement se fait par groupe. Les LUGs (LINUX User
Groups) appelés en français GUL (Groupe d'utilisateurs LINUX)
y sont associés. Les GUL, organisés par régions, sont une grande source
d'échange pour les novices qui ainsi réalisent rapidement de grands
progrès, et pour les éléments confirmés qui travaillent au développement
du système ou à son administration.
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1-01-2006